25 ans de l'association Akamasoa (3/3) : l'hommage à un missionnaire
Troisième et dernier volet consacrés sur ce blog au 25 ans de l'association Akamasoa (lire aussi ci-dessous), celui-ci ne pouvait être qu'un hommage à son créateur, le père Pedro Pablo Opeka, un homme d'église au charisme effacé qui n'a comme premières "armes" face à la pauvreté et l'aide aux plus démunis, que son éternel sourire, sa foi en Dieu et en l'Homme, et son optimisme désarmant dans le lendemain pour porter toujours plus haut le respect de la dignité humaine, et le ralliement à sa cause pour l'aider dans sa mission, aujourd'hui auprès des Malgaches.
Pedro Pablo Opeka est né le 29 Juin 1948 en Argentine, à San Martin, une banlieue de Buenos Aires (un point commun avec le pape François), de parents d'origine slovène. Il apprend d'abord le métier de maçon avec son père, lui-même maçon, un père rescapé de sa condamnation à mort par les partisans communistes du maréchal Tito pour ses convictions chrétiennes.
Pedro a 15 ans, quand il décide de devenir prêtre et entre au séminaire chez les Pères lazaristes (ordre fondé en 1625 par Saint Vincent-de-Paul). À vingt ans, il approfondit sa formation à Ljubljana, en Slovénie yougoslave, la terre de ses parents. En 1970, il part pour la première fois à Madagascar pour être maçon dans les paroisses lazaristes à Vangaindrano. Dans l'une des régions les plus démunies du sud-est de la grande île, Pedro Opeka aide les paysans à améliorer la culture du riz, des céréales et du café. Il crée aussi des groupes de villageois et de jeunes, pour les aider à réfléchir ensemble, bâtir des projets en commun et prendre en main leur futur. Et renforce sa conviction qu’il sera missionnaire. Pedro termine ses études à l’Institut catholique de Paris, rencontre la communauté de Taizé et voyage dans toute l’Europe. Le 28 septembre 1975, à 27 ans, Pedro est ordonné prêtre à Buenos Aires. Le père Pedro prononce ses vœux de missionnaire dans l'église lazariste de la rue de Sèvres à Paris, épousant ainsi la cause de Saint Vincent-De-Paul en vouant sa vie au service des plus démunis. Avant d'être nommé curé dans une paroisse rurale du sud-est de Madagascar, Vangaindrano, qu'il connaît bien...
En 1989, ses supérieurs le nomment à Tananarive, la capitale malgache, pour diriger un séminaire. Une autre histoire commence. L'homme d'église et missionnaire ne peut rester impassible devant la misère des milliers de sans-abri de cette ville, qui vivent dans des conditions humaines révoltantes, dans la rue ou sur des décharges d’ordures. Il crée des liens de confiance et d’amitié avec ces pauvres. C’est là que va naître l'association Akamasoa… C'est là qu'elle vit toujours dans le sillage d'un prêtre marchant dans les mêmes pas que soeur Térésa, soeur Emmanuelle, l'abbé Pierre et autres figures de dévouement humain pour qui le destin des autres est l'oeuvre de leur propre vie...
Le père Pedro parle couramment six langues : espagnol (sa langue maternelle), slovène, français, italien, anglais et malgache.
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Un livre rappelle ces 25 ans de lutte du père Pedro, publié aux Éditions du Rocher, en collaboration avec l'écrivain Pierre Lunel et le journaliste photographe Rijasolo : "Akamasoa, rêves d'enfants, 25 ans d'actions du père Pedro".
- Pour chaque exemplaire acheté par le public (19,90 euros), la moitié de la somme des droits d'auteurs est reversée aux oeuvres humanitaires du père Pedro.