L’Université de Namur honore le père Pedro : Docteur honoris causa 2024
De gauche à droite : Géraldine Mathieu – directrice de l’Unité Vulnérabilité et Droits de l’enfant de l’UNamur, professeure de droit de la famille et de droit de la jeunesse et marraine du Doctorat Honoris Causa du Père Pedro ; Annick Castiaux – Rectrice de l’UNamur, et Laurent Ravez –directeur du Centre de bioéthique de l’UNamur, professeur de philosophie et d’éthique et parrain (photo © Christophe Danaux - UNamur). Reproduction des illustrations de l'article interdite sans autorisation.
L'Université de Namur (Belgique) a remis l'insigne de Doctorat Honoris Causa au père Pedro pour son engagement humanitaire, ainsi qu'à trois autres récipiendaires, le 30 septembre 2024.
En 2024, c'est la thématique "Honneur aux Hérauts" (lire ici le magazine de septembre de l'université de Namur) qui a été retenue par l'UNamur pour décerner des titres annuels de Docteur Honoris Causa 2024, en alternance avec l'une de ses sept facultés. Et récompenser ainsi quatre personnalités oeuvrant à travers leur art, métier, ou vocation, et se distinguant ainsi par leurs activités de "Hérauts", porte-parole des délaissés, "à la manière des messagers héroïques du Moyen-âge, portant haut la voix de ceux à qui la parole est déniée." L'université belge veut ainsi braquer le projecteur de la reconnaissance sur ces personnes engagées qui oeuvrent, d'une manière ou d'une autre, pour améliorer la vie de leurs soeurs et frères défavorisés, ou à ouvrir le coeur et l'esprit à travers leur engagement professionnel : "C’est en se laissant inspirer par nos nouveaux Docteurs honoris causa et en nous soumettant sans complaisance à la critique, que nous souhaitons poursuivre notre progression vers toujours davantage de responsabilité, au service de la justice sociale et environnementale" résume ainsi Annick Castiaux, Rectrice de l’UNamur.
"C'est un hommage à l'éducateur, au bâtisseur, mais surtout à l’homme de cœur qui a su voir en chaque enfant non pas un problème à résoudre, mais une vie à épanouir, une lumière à faire briller" a déclaré Géraldine Mathieu, professeure de droit de la famille et de droit de la jeunesse, et marraine pour cet insigne honorifique du père Pedro ; tandis que son parrain de distinction, Laurent Ravez, professeur de philosophie et d’éthique, a vu "Madagascar rouge et immense, comme la colère du père Pedro contre la pauvreté. Il en a fait un combat, son combat."
Le père Pedro Opeka, 76 ans, missionnaire catholique lazariste, oeuvre depuis 1975 à Madagascar, où il a créé l'association Akamasoa, en , avant Noël, avec ses amis malgaches, dont le nom signifie « Les bons amis », pour être précis « les amis fiables et sincères ». L'oeuvre humanitaire est reconnue d'utilité publique par le gouvernement malgache, et depuis lors, ce n'est pas moins de 25.000 personnes qui ont trouvé un logement décent, grâce à leur travail dans une carrière, et aidé aussi par les mécènes, les partenaires et les dons, le père Pedro a pu construire 22 villages, 27 établissements scolaires accueillant 18.000 élèves de la maternelle à l'université, avec des repas de midi servis aux 11.000 enfants du primaire, un hôtel-restaurant pour former des jeunes et accueillir les touristes, un hôpital tout juste inauguré, et tout ceci, liste non exhaustive, avec 3.500 employés et une équipe de 600 enseignants et de 450 collaborateurs autour du père Pedro. Et c'est loin d'être terminé !
Aux côtés du père Pedro Opeka, trois autres personnalités ont été honorées : Bob Rugurika, le journaliste burundais en exil, Bouli Lanners, le cinéaste belge, et Zeina Abirached, l'illustratrice et dessinatrice libanaise.
(Merci notamment à Angélique Tasiaux, journaliste, et le service presse de l'UNamur)