L'épidémie de peste inquiète à Madagascar
Les conditions sanitaires de la Grande Île, surtout dans les quartiers défavorisés, sont propices aux maladies.
Selon le gouvernement malgache, l’épidémie de peste qui frappe la Grande Île aurait fait pour l’instant plus de 40 morts. Plusieurs centaines de personnes auraient été infectées, dans les zones rurales mais aussi dans les grandes villes. Dans la région du père Pedro, pas de cas détectés pour l’instant mais évidemment des mesures sanitaires sont instaurés à Akamasoa, comme ailleurs dans l’île rouge.
La peste frappe Madagascar. Aux frontières, les contrôles ont été renforcés et à bord des avions. À Paris, l’Institut Pasteur suit l’évolution de l’épidémie. Depuis les années 1980, la maladie revient toujours à cette période de l'année sur la Grande Île. Mais elle est beaucoup plus virulente en 2017. Les habitants parlent même de « saison pesteuse » qui s’étend jusqu’en avril.
Pour l’instant, le père Pedro n’est pas touché avec ses protégés dans la région d’akamasoa : « Pas de cas sur Akamaso pour l’instant, mais ils prennent des précautions comme ne pas se serrer la main, ne pas s'embrasser. Des mesures simples de bon sens. Et ça fonctionne pour l’instant », indique-t-on dans l’entourage du père Pedro. Mais ce reportage en vidéo de France24, ci-dessous, est parlant et évocateur.
Deux formes de pestes sont connues. Il y a d’abord la peste bubonique, la même qu'au Moyen Âge. Les symptômes sont connus et les traitements faciles d'accès. Elle est moins contagieuse que l'autre maladie, plus récente, et foudroyante : la peste pulmonaire. À Madagascar, c'est malheureusement la plus répandue, dont la bactérie passe par la salive. L’Institut Pasteur suit de près la situation. « La nouveauté, c’est que l’épidémie se propage désormais dans les grandes villes », indique Javier Pizarro Cerda, de l'unité peste de l’Institut. « Elle se propage donc plus vite, vu la multiplicité des contacts. » Ce sont les rongeurs qui transmettent la maladie en premier. Les puces sont suspectées aussi. Mais on ne sait pas encore pourquoi la peste est plus étendue cette année. Des analyses sont en cours et des moyens de soins adaptés et autres gestes sanitaires sont accrus depuis le début de l’épidémie.